Je mentirais si je me dit que j'ai appris en grec, si je suis un connaisseur de la langue grecque. Étude de la grammaire grecque koinè et de ses règles afin de mieux comprendre la Parole de DIEU. Pour parvenir à cette fin, j'ai fait usage de la connaissance des autres qui m'ont précédé et qui ont avancé beaucoup plus loin(Théologoien Valdemir Mota de Menezes).
TABLEAU GRAMMATICAL
masculin féminin neutre
o h to nominatif singulier
ton thn to accusatif
tou thv tou génitif
tw th tw datif
oi ai ta nominatif pluriel
touv tav ta accusatif
twn twn twn génitif
toiv taiv toiv datif
L'article détermine le nom et précise le genre et le nombre. En français il y a l'article défini (le, la, les), l'article indéfini (un, une, des), et l'article partitif (du, de la).
En grec il n'y a que l'article défini, ce qui complique les choses c'est l'interprétation de sa présence ou de son absence. Il est utilisé aussi dans des sens inconnus dans le français.
L'article était à l'origine un pronom démonstratif dont le sens s'est affaibli avec le temps. Dans le N.T. on retrouve son sens originel seulement dans la citation du poète ancien épiménide 700 av. J.C..
Ex. tou gar kai genov esmen Ac.17:28
car nous sommes aussi de la race de celui-ci
On retrouve un peu ce sens aussi quand il est utilisé comme pronom alternatif.
Ex. ekastov idion ecei carisma ek yeou, o men outwv, o de outwv 1Co.7:7
chacun a son propre don qui vient de Dieu, un tel d'une manière, tel autre d'une autre
manière
Il existe une tendance à élever l'article au rang du pronom relatif.
Ex. pollhn parrhsian en pistei th en Cristw Ihsou 1Ti.3:13
beaucoup d'assurance dans la foi qui est en Jésus-Christ
Il est utilisé aussi parfois comme pronom personnel.
Ex. oi de eipan autw Mt.2:5
et eux lui dirent
Et aussi dans le sens d'un pronom possessif.
Ex. labwn udwr apeniqato tav ceirav Mt.27:24
ayant pris de l'eau il lava ses mains
L'économie des mots en grec est la norme, le pronom possessif ici est sous-entendu et l'article prend sa fonction. Par contre, on pourrait aussi traduire "tav" par l'article en tenant compte de la voix moyenne du verbe par "il se lava les mains".
Pour la même raison d'économie de mots l'article peut prendre la place d'un nom.
Ex. kai legei toiv ekei Mt.26:71
et il dit aux (serviteurs v.58) qui étaient là
Normalement le pronom personnel autoiv: à eux, est employé dans ce type de phrase.
Il peut être employé avec des adjectifs, des noms communs ou propres, des adverbes, des verbes, des syntagmes ou même des propositions!
1. Avec l'adjectif épithète enclavé.
Ex. a) ton kalon oinon Jn.2:10 b) o poimhn o kalov Jn.10:11
le bon vin le berger qui est bon
= le bon berger
En hébreu il ne peut y avoir de mot entre l'article et le mot, c'est pourquoi on retrouve plus souvent que dans le grec séculier du temps l'option b).
2. Avec le nom commun ou le nom propre.
Ex. a) o adelfov 1Co.7:15 b) to Agar Ga.4:25
le frère - Agar
Dans le grec classique, les noms de personnes sans attribut ou sans apposition ne prenaient pas l'article à leur première mention. L'article est utilisé après que la personne ait déjà été mentionné auparavant (l'usage anaphorique). C'était une marque de familiarité, comme de pointer du doigt. Cela va aussi pour les villes, les pays, les peuples.
Ex. Luc introduit Paul dans Ac.8:3 Saulov de elumaineto thn ekklhsian
(sans l'article) Or Saul ravageait l'église
Luc nomme Paul à nouveau dans Ac.9:1 O de Saulov eti
(avec l'article) Or Saul encore
Cette règle est suivi surtout pour les personnages importants, les noms d'esclaves ou d'animaux prennent toujours l'article.
En dehors de la première mention il est rare que le nom propre prenne l'article car il est assez défini en lui-même. Mais si on veut attirer particulièrement l'attention sur une personne, l'article peut être commode.
Ex. ton Ihsoun on Paulov khrussei Ac.19:13
le Jésus que Paul proclame
L'apôtre Paul est celui qui suit le moins les règles de grammaire concernant l'article. Cette ambiguïté est caractéristique du grec biblique d'influence sémitique.
3. Avec l'adverbe.
Ex. apo tou nun anyrwpouv esh zwgrwn Lu.5:10
à partir de maintenant tu prendras vivant des hommes
4. Avec le verbe.
Ex. to de anebh ti estin ei mh oti kai katebh Ep.4:9
et le "je suis monté", que signifie-t-il sinon qu'il est aussi descendu
Souvent aussi avec un verbe à l'infinitif.
Ex. yeov gar estin o energwn en umin kai to yelein kai to energein Ph.2:13
car Dieu est celui qui fait en vous le vouloir et le faire
5. Avec un syntagme.
Ex. dia thv apolutrwsewv thv en Cristw Ihsou Ro.3:24
à travers la rédemption qui est (en Jésus-Christ)
(syntagme)
L'article pointe le syntagme comme un adjectif attribut qui
modifie le nom apolutrwsewv :"la rédemption chrétienne".
6. Avec une proposition.
Ex. o de Ihsouv eipen autw. to ei dunh Mc.9:23
et Jésus lui dit:"si tu es capable!"
L'article fait ressortir ici la proposition conditionnelle.
L'article indique aussi des relations grammaticales.
Ex. oti to thv doxhv kai to tou yeou pneuma ef'umav anapauetai 1Pi.4:14
parce que l'Esprit de gloire et de Dieu repose sur vous
= le glorieux Esprit divin
En général quand deux noms sont joints par kai et que les deux noms ont l'article, ils se réfèrent alors à des choses ou à des personnes différentes.
Ex. esontai iereiv tou yeou kaitou Cristou Ap.20:6
ils seront des prêtres de Dieu et de Christ
Dieu et Christ sont deux personnes différentes.
A l'occasion il peut s'agir de la même personne.
Ex. kai o nikwn kai o thrwn acri telouv ta erga mou Ap.2:26
et celui qui gagne et qui garde jusqu'au bout mes oeuvres
Celui qui gagne est le même que celui qui garde.
Hendiadyn (hendiadys en grec : un à travers deux)
«Un hendiadyn est une figure microstructurale (de construction). On coordonne des termes qui en fait dépendent l'un de l'autre. Il est réalise en général dans la distorsion entre la forme d'une coordination entre deux éléments (souvent deux noms) et l'effet de sens acceptable qui impose un raport de dépendance entre ces deux mêmes éléments.» - Georges Molinié, professeur à la Sorbonne
«Dédoublement d'expression. Entre autres exemples : h rwmh kai to swma, la force physique (litt. la force et le corps).» - Michel Bizos, auteur d'une syntaxe grecque
En général quand deux noms sont joints par kai et que seul le premier des deux a l'article, ils se réfèrent alors à la même chose ou à la même personne.
Ex. ton yeon kai patera tou kuriou hmwn Ihsou Cristou Ro.15:6
le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ
Dieu et Père sont la même personne.
A l'occasion pourtant il peut s'agir de deux personnes distinctes.
Ex. thn basileian tou Cristou kai yeou Ep.5:5
le royaume de Christ et (de) Dieu
À moins que dans ce passage Paul veuille souligner la divinité de Christ, ce qui est peu probable selon le contexte.
Ex. kai proselyontev oi farisaioi kai Saddoukaioi Mt.16:1
et arrivèrent les pharisiens et (les) scribes
Ex. twn apostolwn kai profhtwn Ep.2:20
des apôtres et (des) prophètes
Dans ces deux passages, il est clair qu'il s'agit de deux groupes distincts.
Parfois le sens n'est pas évident.
Ex. thn makarian elpida kai epifaneian thv doxhv tou megalou yeou
kai swthrov hmwn Cristou Ihsou Ti.2:13
la bienheureuse espérance et l'apparition glorieuse du grand Dieu
et (de) notre Sauveur Jésus-Christ
ou de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ
Est-ce que Paul parle de Jésus seulement, ou de Jésus et de Dieu le Père? Les deux sens sont possibles grammaticalement, la traduction dans les Bibles diffère selon le point de vue adopté.
Paul ne fait pas trop de cas de l'usage classique de l'hendiadyn à l'instar des autres écrivains bibliques comme on a vu dans les exemples précédents. Il ne l'utilise qu'à l'occasion ou devrait-on dire plutôt celui à qui il dictait ses lettres.
Ex. Diamarturomai enwpion tou yeou kai Cristou Ihsou kai twn ekklektwn
aggelwn 1Ti.5:21, cf.1 Ti.6:13
Je témoigne solonnellement devant Dieu et devant Jésus-Christ et devant les anges élus
Si les traducteurs avaient suivi l'usage classique de l'hendiadyn cela aurait donner:
Je témoigne solennellement devant le Dieu Jésus-Christ et devant les anges élus
En approfondissant la recherche on voit que Paul, presque exclusivement, emploie le terme Dieu pour le Père et le terme Seigneur pour le Fils. Il semblerait donc qu'il s'agirait ici de deux personnes distinctes puisque Paul réserve le terme Dieu pour le Père.
Ex. hmin eiv yeov o pathr... kai eiv kuriov Ihsouv Cristov 1Co.8:6
pour nous il y a un Dieu; le Père... et un Seigneur; Jésus-Christ
Paul ne voulait pas dire par là que Jésus n'était pas Dieu autrement on devrait conclure aussi que Dieu le Père n'était pas Seigneur selon Paul!
L'absence de l'article
1. Facultatif avec les prépositions.
Ex. en tw Cristw Ro.5:7 = en Cristw 1Co.2:17
dans le Christ en Christ
2. Le nom peut être défini même sans l'article.
Ex. uie diabolou Ac.13:10
fils du diable ou fils d'un diable
Selon le contexte ici il est défini; fils du diable
3. Dans les titres.
Ex. Apokaluqiv Ihsou Cristou Ap.1:1
L'apocalypse de Jésus-Christ
4. L'article est souvent omis avec des nombres.
Ex. ewv tritou ouranou 2Co.12:2
jusqu'au troisième ciel, non pas jusqu'à un troisième ciel
5. L'attribut dans une phrase peut être reconnu par l'absence de l'article.
a) nom attributif: Ex. yeov hn o logov Jn.1:1
la Parole était Dieu
Dieu est ici attribut il désigne la nature de la parole.
b) adjectif attributif: Ex. pistov o yeov 1Co.1:9
Dieu est fidèle
Ici c'est fidèle qui est l'attribut, comme c'est souvent le cas le verbe être est sous-entendu.
Ex. fwv eimi tou kosmou Jn.9:5 = egw eimi to fwv tou kosmou Jn.8:12
Je suis la lumière du monde
Ex. anaggellomen umin oti o yeov fwv estin 1Jn.1:5
nous vous annonçons que Dieu est lumière
Comme on peut voir l'article est facultatif avec l'attribut, il n'est pas pour autant indéfini. Comme on peut en déduire du reste de la Bible, Jésus n'est pas seulement une lumière dans le monde; il est la lumière du monde! Il en est de même dans Jn.1:1: la Parole n'était pas un Dieu; la Parole était Dieu!
Ainsi qu'on peut le constater l'exégète doit être très prudent en tirant des conclusions concernant la présence ou l'absence de l'article. C'est ainsi que parfois des grands théologiens peuvent parvenir à des conclusions opposées.
Ex. o de kuriov to pneuma estin 2Co.3:17
et le Seigneur est l'Esprit
A prime abord il s'agit d'une phrase bien simple grammaticalement, mais c'est souvent là que ça se complique; étant simple elle n'est pas assez définie et elle laisse place à une multitude d'interprétations!
a) le Seigneur c'est Dieu le Père.
Selon cette interprétation Paul utilise l'article anaphorique ayant introduit "Seigneur" sans l'article au verset précédent dans une citation de l'ancien testament. Quand "Seigneur" est utilisé sans l'article il se référerait à Dieu le père.
b) le Seigneur c'est Jésus.
Parce que pourrait-on dire, verset à l'appui, que pour Paul il n'y a qu'un seul Seigneur! et aussi que c'est Jésus l'esprit qui donne la vie v.6, cf. 1Co.15:45
c) le Seigneur c'est le Saint-Esprit.
Ça serait le sens grammatical normal. Après tout les théologiens nous disent que le Saint-Esprit est Seigneur lui aussi! et puis cela semble aller avec le contexte immédiat où il est dit tout de suite après: et là où est l'Esprit du Seigneur là est la liberté!
Nous savons tous que c'est la vérité qui nous rend réellement libres Jn.8:32. Mais le véritable sens des écritures ne saute pas toujours aux yeux! Heureusement ce genre de casse-tête exégétique est assez rare et l'étudiant de la Bible est le plus souvent récompensé et édifié par ses recherches.
SOURCE:
http://www.croixsens.net/grec/article.php